Ancienne paroisse du Porhoët, cet archidiaconé méridional du diocèse d’Aleth, « Mesrenel » fut démembrée de la vaste paroisse primitive d’Anast à l’époque carolingienne.

Sanctuaire privatif d’Anowareth

Un acte daté de l’an 843 conservé dans le cartulaire de Redon raconte qu’à l’occasion d’un pélerinage sur le tombeau de Saint-Maur en Anjou, Anowareth fit don de la paroisse d’Anast dont il était le mac’htiern à l’abbé Gausbert de Glanfeuil, mais en excepta expressément  » ecclesia que est sita in villa que dicitur Mirhenella, sacrata in honore Sancti Martini« .

Cette clause réservataire laisse supposer que le mac’htiern avait établi sa résidence à Mernel et entendait conserver la chapelle Saint-Martin comme sanctuaire privatif, selon une hypothèse formulée par le chanoine Guillotin de Corson.

Faut-il voir dans cet épisode l’acte de naissance de la nouvelle paroisse de Mernel ainsi détachée de l’église-mère et la genèse d’une seigneurie indépendante d’Anast ?

Les lacunes de la documentation ne permettent pas de retracer les vicissitudes qui ont présidé à la remise de l’église de Mernel au chapitre de Saint-Malo par le pape Lucius III en 1181.

Mais, dans le contexte de la « réforme grégorienne », cet acte semble prendre place dans le vaste mouvement de restitution consenti par les détenteurs de biens d’Eglise, à l’instar de ce « Petrus Meleine laïcus parrochianus de Merrenel« , qui abandonne en 1250 à l’évêque de Saint-Malo le tiers des dîmes en blés et vins qu’il possédait à Mernel, ainsi qu’à Maure, Campel et Loutehel.

Désormais, les évêques de Saint-Malo seront jusqu’à la Révolution patrons et décimateurs de la paroisse, et ce fait peut expliquer que saint Martin, patron primitif de l’église fut évincé au profit du patron diocésain.

On ne sait par quelles péripéties le fief de Mernel échut dans la mense épiscopale.

En 1682, un aveu rendu par Mgr du Guémadeuc précise qu’il « est deub audit évesque obéissance, foy et hommage par les seigneurs du Corrouët, du Pontrouault, de la Vieuville, de la Guisnebergère, de la Pacaudaye…« , tandis que celui de la Châteigneraie est tenu de recueillir les rentes féodales en qualité de prévôt féodé de l’évêque.

L’époque médiévale

De l’époque médiévale, toujours parcimonieuse, sont conservées les grandes mottes castrales qui recèlent un grand intérêt archéologique et quelques belles croix de chemin comme celle de Saint-Maure.

Exceptées la chapelle de Joie et la remarquable croix de la Chauvinais, l’architecture de l’époque moderne est peu représentée, et n’offre souvent que des vestiges, comme le colombier de la Guimbergère.

Dans le contingent des oeuvres plus récentes qui constituent l’essentiel du patrimoine communal, quelques pièces notables se détachent, tels la demeure de Tellian, le presbytère ou la ferme modèle de Mac-Mahon.
(Source : Conseil régional de Bretagne, Service régional de l’inventaire. Enquêteur : Gilbert Xavier).

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